Les corpus au pays des modules

Dans un billet récent, Alexandre Moatti, faisait quelques remarques sur la bibliothèque numérique de l’Institut. Dans son texte, il fait référence à ICEberg, un logiciel que j’ai créé en 2002-2003 afin de proposer un outil de mise en ligne de corpus numériques. ICEberg a évolué avec le temps et il a été ré-écrit 3 fois depuis 2002.
C’est normal, les outils en ligne (les applications web) sont très vite obsolètes : les briques permettant de les construire (PHP, Python, Jquery, etc.) évoluent en permanence et contraignent donc les développeurs et webmasters à faire régulièrement des nouvelles moutures de leurs programmes. Depuis la généralisation des systèmes de gestion de contenu (CMS) de 2eme et 3eme génération se sont ajoutées aux couches basses (PHP, MySQL, version d’Apache ou d’IIS) une kyrielle de modules qui ont la fâcheuse tendance à ne plus être compatibles avec le noyau du CMS après parfois quelques semaines seulement.
Dans certains cas, des modules importants ont été incorporés dans le noyau ; mais pour beaucoup de fonctionnalités, le recours à de nouveaux modules répondant à des besoins toujours nouveaux (OAI-PMH, « zotero inside », galeries d’images, etc.) est devenu un automatisme pour les webmasters : « oh, il doit y avoir un module qui fait cela ». Dans certains cas, le nombre de modules est déjà très important alors que l’outil lui-même vient tout juste de passer en version 1.0. Si la qualité des modules et leur nombre peuvent être des signes de la vitalité d’un projet, il faut cependant faire attention à bien anticiper la maintenance sur le moyen terme (je dis bien moyen terme, tant le long terme n’est pas compatible avec l’obsolescence des outils web je pense).
Confier de façon exclusive à un module en version béta par exemple, l’interopérabilité OAI-PMH des métadonnées de son corpus, veut dire que l’on prend un risque à moyen terme, si le module n’est plus maintenu pour x. raison(s). Je ne dis pas qu’il ne faut pas l’utiliser, mais il faut avoir conscience du risque et donc avoir des solutions de remplacement. Il faut faire de la veille. Pour illustrer cela, l’animation et la veille faite par l’équipe d’Open Edition sur les modules de la plate-forme hypotheses.org est exemplaire : les modules demandés par les blogueurs sont testés, évalués puis le cas échéants proposés dans les blogs. Cependant, à moyen terme, cela n’enlève pas l’obsolescence technique des modules, mais permet d’anticiper l’évolution. La veille est donc l’indispensable compagnon des administrateurs de sites et bibliothèques.

Mais au delà, je me pose la question de la limite des CMS dans le contexte de la recherche par projets (c’est à dire avec des ruptures de charges). Les bibliothèques scientifiques, universitaires et de recherche devraient développer des structures de conservation des corpus numériques incluant, outre l’archivage pérenne des données, la conservation de la structuration intellectuelle du corpus (structuration des bases de données, manuels de saisie, publications associé aux données, schéma de métadonnées, etc.). Encore une fois, c’est par l’association des métiers et le passage de responsabilité entre les acteurs du domaine que la pérennité deviendra réelle.

La correspondance d’André-Marie Ampère structurée avec RDFa

J’ai RDFaisé la correspondance d’André-Marie Ampère (1775-1836) éditée en ligne sur le site @.Ampère et l’histoire de l’électricité créé par Christine Blondel (Chercheuse au CNRS) et auquel j’ai participé en 2008/2009. Cette édition électronique, réalisée avec l’aide de Delphine Usal (CNRS) et Marie-Hélène Wronecki (contractuelle au CNRS) permet de mieux connaitre la vie de ce savant du XIXe siècle. Les éditeurs la présente ainsi :

La Correspondance d’Ampère regroupe les lettres qu’il a reçues et qu’il a envoyées. Elle offre un éclairage exceptionnel sur la vie personnelle, professionnelle et intellectuelle d’un des savants français majeurs du début du XIXe siècle. Plus de 1100 lettres sont actuellement accessibles en ligne.

Ce corpus de données, limité mais assez complexe, m’a semblé être intéressant pour réaliser un travail de structuration utilisant RDFa (voir le billet sur MédiHAL et le RDFa). J’espère que d’autres sites web diffusant des corpus historiques s’engageront dans l’implémentation/structuration de l’information selon les principes du RDF.

C’est un exemple, permettant via ISIDORE de montrer l’intérêt de l’utilisation du RDF dans les corpus en ligne (j’en profite pour signaler un tutoriel en anglais sur la question des structures RDFa dans wordpress et drupal qui me semble très bien fait et tout à fait intéressant). Mais d’autres projets sont en cours, par exemple : le Système d’information en philosophie des sciences (ou SIPS) qui sera donc, j’espère très bientôt, dans ISIDORE.

Bonne navigation structurée à tous !

Stéphane.

Faire un choix de CMS

Bonjour,

De nombreux projets de recherche ont besoin de créer des sites web afin de communiquer et de grouper virtuellement la communauté qui l’anime. De nos jours les systèmes de gestion de contenu (ou CMS) open source et gratuit se sont imposés, mais de SPIP à Lodel en passant par Typo3, par facile de faire un choix. Maintenant il y a cms-fr.net qui permet de tester des CMS ayant tous des traduction française :

« Le cms est-il francisé, bénéficie t’il d’un support francophile à défaut d’être francophone. Bref, quels sont les cms pouvant être installer, administrer, utiliser, customiser, configurer par des utilisateurs ne parlant que la langue de Molière… et ils sont nombreux !. » Nous informe le site. A visiter. Un bémol, l’inscription obligatoire pour avoir accès au serveur de démonstration.

Stéphane.